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Essai du peugeot 40 un mélange réussi entre berline et SUV

Essai du peugeot 40 un mélange réussi entre berline et SUV

Essai du peugeot 40 un mélange réussi entre berline et SUV

Un profil hybride : entre berline et SUV

La Peugeot 408 ne ressemble à rien de ce que le constructeur sochalien avait proposé jusqu’ici. Ce modèle, qui entend bousculer les codes entre berline, fastback et SUV, se positionne à mi-chemin entre géométrie audacieuse et ambition technologique. L’idée ? Offrir aux automobilistes une alternative moderne et dynamique au SUV compact traditionnel. Sur le papier, la promesse est séduisante. Mais sur le terrain ? Nous avons pris le volant de la 408 pour vérifier si le mariage des genres débouche sur une véritable réussite ou sur un compromis bancal.

Design extérieur : affirmation de style

Premier contact visuel : saisissant. La 408 ne laisse pas indifférent. Avec sa silhouette fastback élancée, son capot plat et son bouclier avant affûté, elle revendique une posture agressive et stylisée, sans verser dans l’exubérance à la manière d’un DS 4. La signature lumineuse, en dents de sabre, et les jantes au design complexe (jusqu’à 20 pouces sur les finitions hautes) parachèvent une allure à fort caractère.

Elle repose sur la plateforme EMP2 V3, partagée avec la 308, dont elle reprend de nombreux éléments techniques. Mais contrairement aux SUV classiques, sa garde au sol reste modérée (190 mm), lui conférant un centre de gravité plus bas ainsi qu’un meilleur comportement routier, que nous aborderons plus bas. Avec ses 4,69 m de long, elle se glisse astucieusement entre les gabarits d’un SUV compact et d’une berline familiale, offrant une alternative crédible à des modèles tels que la Renault Arkana ou la Citroën C5 X.

Habitacle : qualité perçue et espace arrière

À bord, la 408 reprend l’architecture i-Cockpit chère à Peugeot. Petit volant positionné bas, instrumentation numérique tête haute, écran central tactile de 10 pouces : tout est disposé pour une expérience de conduite immersive, quoique parfois clivante pour les grands gabarits, qui devront s’adapter à une position de conduite atypique.

La finition est exemplaire sur les versions haut de gamme (GT), avec des matériaux moussés, des surpiqûres précises et un bon ajustement global. Les touches de chrome noir et les inserts façon aluminium accentuent la montée en gamme perçue. Mention spéciale aux i-Toggles tactiles personnalisables, qui permettent un accès rapide aux fonctions favorites.

À l’arrière, c’est l’un des points forts du véhicule. Grâce à un empattement de 2,79 m, la 408 offre un espace aux jambes particulièrement généreux pour les passagers arrière — un atout rare dans la catégorie, qui séduira les familles et les utilisateurs de VTC.

Le coffre, quant à lui, propose un volume de 536 litres en version essence, légèrement réduit à 471 litres sur les versions hybrides rechargeables à cause du positionnement de la batterie. Le seuil est large, mais un peu haut, ce qui peut gêner le chargement d’objets lourds.

Motorisations : de l’essence à l’hybride rechargeable

La Peugeot 408 est proposée en trois motorisations à son lancement :

À noter : aucune version diesel, ni motorisation 100 % électrique pour l’instant, bien que Peugeot ait confirmé l’arrivée d’un modèle e-408 en 2024.

Nous avons pu prendre le volant des deux versions hybrides rechargeables sur routes variées. L’Hybrid 225 offre un très bon compromis entre souplesse et puissance. Les accélérations sont franches (0 à 100 km/h en 7,8 s), et la bascule entre thermique et électrique se fait sans accroc. Le silence en mode électrique, couplé à une amortie souple, garantit une conduite agréable en ville comme sur route.

L’autonomie en tout électrique est estimée à 63 km (certification WLTP), ce que nous avons presque atteint sur des trajets urbains mixtes. Branchée sur une borne 7,4 kW, la batterie de 12,4 kWh se recharge complètement en ± 1h40, ce qui permet une vraie utilisation au quotidien sans enclencher le moteur essence.

Comportement routier : à mi-chemin entre confort et dynamisme

Sur la route, la 408 surprend. Malgré ses dimensions et son allure haute sur pattes, elle affiche un comportement agile, presque proche de celui de la 308 SW, surtout lorsqu’elle est chaussée de pneus de 18 pouces. Le châssis est sain, le train avant précis, et le roulis bien contenu. La direction reste un peu trop assistée en conduite dynamique, mais pour une conduite coulée, l’ensemble est redoutablement homogène.

Le confort de suspension mérite également d’être salué, surtout sur les versions hybrides, plus lourdes. Peugeot a équilibré la raideur des trains roulants avec un tarage d’amortissement adéquat. Résultat : ni trop ferme ni trop souple, la 408 filtre très correctement les irrégularités tout en maintenant un bon maintien en virage. Seul bémol : des bruits de roulement et de pneus un peu trop présents à haute vitesse, en particulier sur les routes dégradées.

Technologie embarquée : complet… mais parfois perfectible

L’interface i-Connect Advanced proposée sur les versions GT propose un système multimédia fluide, intégrant la navigation connectée TomTom, la reconnaissance vocale naturelle et les mises à jour OTA. Apple CarPlay et Android Auto sans fil sont évidemment inclus.

À l’usage, l’écran est réactif, mais la logique des menus est parfois complexe. Il faut un petit temps d’adaptation pour naviguer entre les différents écrans, et on regrette l’absence de commandes physiques pour la climatisation, désormais reléguée aux menus tactiles.

Côté aides à la conduite, la 408 affiche un niveau 2 d’autonomie avec :

La conduite semi-autonome fonctionne globalement bien, même si les interventions du système de maintien de voie paraissent parfois brusques sur autoroute. Mieux vaut garder les mains sur le volant et ne jamais se fier totalement à l’électronique.

Consommations et usage au quotidien

Les versions hybrides sont clairement pensées pour un usage quotidien optimisé. Si vous rechargez régulièrement, les trajets domicile-travail peuvent se faire en 100 % électrique, minimisant la consommation de carburant. Lors de notre essai mixte (ville + nationale + voie rapide), l’Hybrid 225 a affiché une moyenne de 2,2 l/100 km grâce à l’exploitation maximale de la batterie.

Mais attention : dès que la batterie est vide, la consommation grimpe facilement à 6,5 l aux 100 km, ce qui reste acceptable pour un véhicule de ce gabarit, mais doit être anticipé si vous parcourez régulièrement de longues distances sans accès à une recharge.

La version PureTech 130, quant à elle, consomme entre 6 et 7 l/100 km en usage mixte, mais se montre un peu juste en dynamisme, surtout sur voies rapides chargées. Elle conviendra davantage à un usage urbain ou périurbain tranquille.

Tarifs et positionnement

La Peugeot 408 démarre à un peu plus de 37 000 € en version PureTech 130 Active Pack. Les hybrides débutent à près de 43 000 € pour monter à plus de 50 000 € en finition GT Hybrid 225 avec options. Des tarifs élevés, mais alignés avec une concurrence comme la Renault Arkana E-Tech ou la VW Taigo dans ses versions hautes.

Avec des lignes audacieuses, un intérieur flatteur, une habitabilité généreuse et une offre hybride pertinente, la 408 s’adresse à une clientèle en quête de différenciation. On pourra lui reprocher son positionnement tarifaire élevé ou l’absence de diesel pour les gros rouleurs, mais impossible d’ignorer sa proposition hybride, à la fois sur la forme et le fond.

En somme, la Peugeot 408 réussit son pari. Elle ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais assume son identité à la croisée des chemins — et ça, dans le paysage automobile actuel, c’est plutôt rafraîchissant.

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