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Essai complet de la nouvelle renault austral hybride sur route et autoroute

Essai complet de la nouvelle renault austral hybride sur route et autoroute

Essai complet de la nouvelle renault austral hybride sur route et autoroute

Design extérieur et impression générale

Au premier regard, la nouvelle Renault Austral se démarque clairement de son prédécesseur, le Kadjar. Exit les lignes sans saveur : place à un style plus affirmé, plus moderne. La face avant s’aligne sur la nouvelle identité visuelle de la marque au losange, avec une calandre agrandie, une signature lumineuse en forme de C et un logo Renault repensé à l’horizontale. Le SUV de segment C emprunte beaucoup de codes visuels du concept car Morphoz, ce qui lui donne une vraie prestance sur la route.

La version testée ici est une Austral E-Tech full hybrid 200 ch en finition Esprit Alpine. Un choix qui se ressent immédiatement sur les détails : boucliers spécifiques, jantes 20 pouces noires, badges Alpine – l’inspiration sportive est assumée, sans tomber dans l’excès tapageur. L’ensemble est équilibré, valorisant, et suscite… quelques regards curieux dans les parkings et sur la route.

Position de conduite et vie à bord

Dès que l’on prend place à bord, l’Austral confirme les intentions de Renault : proposer une montée en gamme palpable. La planche de bord impressionne avec son grand écran OpenR (combinant instrumentation numérique de 12,3 pouces et écran multimédia vertical de 12 pouces). Un système fluide, réactif, et dorénavant basé sur Android Automotive – ce qui facilite l’usage de Google Maps, Spotify et d’autres applications. Fini les interfaces Renault hésitantes des années précédentes.

La position de conduite est naturelle. Les sièges offrent un bon maintien latéral, surtout avec les finitions spécifiques Alpine. Le volant compact, à méplat, tombe bien en main – sans pour autant trop vouloir copier celui de Peugeot. À l’arrière, l’espace aux jambes est correct pour le segment, même si certaines rivales comme le Honda CR-V ou le Kia Sportage proposent un peu plus de volume. En revanche, les petits rangements, le coulissement de la banquette sur 16 cm, et le coffre de 555 L (en version mild-hybrid) montrent une attention bien pensée à la modularité.

Motorisation et performance sur route

L’Austral E-Tech full hybrid 200 repose sur une motorisation hybride série-parallèle, mêlant un 3 cylindres turbo essence 1.2 de 130 ch, un moteur électrique principal de 68 ch, un alterno-démarreur haute tension et une batterie de 1,7 kWh. Le tout est géré par une boîte automatique à crabots multimodes sans embrayage. Un choix technique audacieux, qui permet à Renault d’associer efficience et agrément de conduite.

Sur routes secondaires, la transition entre les modes thermique et électrique est quasiment imperceptible. Jusqu’à 80 km/h, l’Austral roule fréquemment en 100% électrique, tant que la batterie est suffisamment chargée. Le moteur thermique n’intervient que lorsque c’est pertinent, avec une sonorité certes perceptible mais bien contenue par l’insonorisation soignée.

Sur l’accélération pure, Renault revendique un 0 à 100 km/h en 8,4 secondes. Sur le terrain, cela semble cohérent : les relances sont franches, mais sans brutalité. Ce SUV n’a pas vocation sportive, même avec le badge Alpine. Il offre en revanche une belle souplesse et une sensation de conduite haut de gamme, notamment grâce à la gestion intelligente de la boîte automatique, rarement prise en défaut.

Comportement en autoroute

L’autoroute est souvent le point faible des hybrides non rechargeables. Et ici, Renault s’en sort plutôt bien. À 130 km/h, le moteur thermique reste actif, mais la présence du moteur électrique permet d’optimiser la consommation dans les phases de relâchement ou de légère descente. On note un effort audible sur l’insonorisation aérodynamique, avec des bruits de vent bien maîtrisés malgré le gabarit du véhicule et les grandes jantes.

À vitesse constante, l’Austral inspire confiance. Le train avant est précis, la direction bien calibrée, et le confort de roulage est préservé malgré les jantes de 20 pouces du modèle testé. Seuls les raccords d’autoroutes peuvent repasser légèrement dans la suspension, mais sans générer de vibrations parasites. Le système 4Control Advanced (suspension pilotée et roues arrière directrices) disponible sur certaines versions ajoute une stabilité exemplaire – non présente sur notre version d’essai, mais que nous avons pu tester en annexe.

Consommation réelle : prometteuse mais dépendante du style de conduite

La promesse de l’Austral hybride repose sur l’efficience. Sur notre essai mixte (30% urbain, 40% route, 30% autoroute), l’ordinateur de bord a affiché une consommation moyenne de 5,5 l/100 km. Dans un contexte où les SUV hybrides essence dépassent fréquemment les 6,5 l, c’est une belle performance.

En ville, le mode électrique fonctionne plus de 70% du temps, ce qui permet de descendre parfois sous les 4,5 l/100 km. À condition d’adopter une conduite fluide. Sur autoroute en revanche, la consommation grimpe à 6,5 l voire 7 l selon le trafic et la charge. Rien de choquant ici, mais les longues distances ne sont pas le terrain favori de cette motorisation.

Autre point fort : grâce à l’absence de recharge externe, la batterie se gère entièrement via la récupération d’énergie au freinage et l’alterno-démarreur, ce qui évite les contraintes quotidiennes liées aux hybrides rechargeables.

Technologie embarquée et aides à la conduite

Le pack technologique de l’Austral est convaincant. Outre le système multimédia OpenR Link intuitif, on bénéficie de plusieurs assistances bien calibrées :

Toutefois, on note quelques hésitations du système de centrage dans la voie sur autoroute sinueuse. Rien de rédhibitoire, mais il vaut mieux garder une main ferme sur le volant. L’intégration des aides est globalement fluide, sans effet trop intrusif – un autre bon point pour l’expérience utilisateur.

Avec ou sans 4Control ?

Une des grandes questions que se posent les acheteurs potentiels concerne le système 4Control Advanced, qui ajoute un train arrière directionnel et une suspension pilotée. Après un rapide essai complémentaire sur un modèle Iconic, il faut reconnaître que le bénéfice est net, tant en agilité en ville (rayon de braquage digne d’une Clio) qu’en stabilité dans les grandes courbes à haute vitesse.

Cependant, cette technologie impose un investissement non négligeable (+1500 € environ selon les finitions) et n’est pas disponible avec toutes les motorisations. Pour une majorité d’usages, et notamment en conduite quotidienne, la version sans 4Control suffit largement. Mais pour les amateurs de conduite dynamique ou de routes de montagne, c’est un vrai plus.

Tarifs et positionnement face à la concurrence

La gamme Austral E-Tech commence autour de 39 000 € pour la version Techno hybride 200 ch, et grimpe à près de 44 000 € pour notre version Esprit Alpine. À ce prix, on se situe face à des concurrents hybrides comme le Toyota C-HR (moins spacieux), le Nissan Qashqai e-Power (plus discret sur la route), ou le Kia Sportage HEV (très bien équipé).

La force de Renault réside dans la combinaison de style, de technologie embarquée, et d’un comportement routier nettement affiné par rapport au passé. C’est un repositionnement réussi, notamment pour séduire une clientèle en quête d’un SUV hybride moderne, sans obligation de recharge, et suffisamment polyvalent pour un usage du quotidien à l’autoroute.

Verdict de l’essai

Avec l’Austral E-Tech hybride 200, Renault signe un retour gagnant sur le marché stratégique des SUV compacts. La proposition est cohérente, bien construite, et montre une volonté de renouer avec une certaine excellence à la française. Sans être révolutionnaire, l’Austral se distingue par sa rationalité : confort, efficience, technologie et qualité perçue sont au rendez-vous.

Il ne s’adresse pas aux conducteurs dynamiques purs et durs, mais vise clairement ceux qui recherchent une voiture agréable à conduire, peu contraignante en entretien, et sérieuse autant sur les petits trajets que les longues distances. Un SUV qui ne fait pas de bruit… mais qui avance dans le bon sens.

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